Vikinghi

Les Vikings, leurs navires et leur relation avec la mer.

Notoirement connus comme un peuple belliqueux venant de l’extrême nord de l’Europe, les Vikings se sont distingués surtout par leurs capacités de navigateurs.

Les sagas vikings regorgent d’histoires maritimes et le rôle central qu’a joué le navire dans les civilisations nordiques est le témoignage le plus original de leur culture. Les exploits maritimes des Vikings se caractérisent avant tout par la ténacité et le courage propres à ce fier peuple. Il s’agit souvent de voyages de longue distance, dans des mers certainement difficiles à naviguer comme les mers du Nord et les océans. Les navires vikings étaient de véritables outils de conquête, la meilleure expression de l’ingénierie navale de l’époque. Probablement, même au prix d’aller à l’encontre de la tradition qui attribue au génois Colomb la découverte des Amériques, c’est un Viking qui fut le premier Européen à mettre le pied dans le nouveau continent au Moyen Âge : Erik le Rouge. En tant que chef et navigateur, il est difficile d’être surpassé par un de ses contemporains.

Les navires vikings et les techniques de construction

La renommée des Vikings en tant que navigateurs habiles est également due aux techniques de construction (différentes de celles de type méditerranéen) qu’ils ont adoptées et qui ont également influencé les techniques de construction ultérieures. Des témoignages de cette expertise technique nous sont encore préservés à travers de nombreux épaves retrouvées à Gokstad, Oseberg, Tune en Norvège et à Skuldelev au Danemark. Il s’agit de différentes embarcations avec des caractéristiques différentes.

Les navires marchands, appelés knorrs, étaient larges et profonds pour augmenter leur déplacement et transporter des charges lourdes. Les navires de guerre étaient rapides et maniables. La principale différence entre une construction navale de type méditerranéen et une construction nordique est le système de bordage appelé clin (ou clincher en anglais), qui s’oppose à l’utilisation méditerranéenne de disposer les planches du bordage à plat ; le clin consiste en un chevauchement partiel des planches du bordage entre elles et leur fixation aux structures internes par des clous en cuivre ou en fer. Les embarcations vikings, les drakkars (navires avec une tête de dragon), étaient célèbres pour leur vitesse en mer mais aussi pour leur facilité de manœuvre en milieu fluvial. Cette facilité de mouvement et de manœuvre est due à une quille qui n’est jamais trop large et à une poupe qui est équivalente à la proue.

Comment les navires vikings se déplaçaient-ils ?

Le système de propulsion des navires vikings était souvent constitué d’une seule voile en laine et en cuir pour résister aux forts vents des mers du Nord, mais elle pouvait également être en toile renforcée. La disposition des rameurs à l’intérieur du navire n’est pas facile à comprendre. Le nombre de rameurs dans les modèles les plus grands pouvait atteindre 50 à 60 individus répartis en trente bancs de rame.

La construction du navire viking

Construire un navire n’était pas un travail facile : il n’existait pas de plans de référence. L’art de construire des navires était transmis de génération en génération et seules l’expérience et la tradition étaient d’une aide précieuse pour les charpentiers. La construction commençait par la quille (comme c’était également le cas pour les constructions méditerranéennes), puis les étraves avant et arrière, suivies des membrures, des structures internes et du bordage. Le bois principalement utilisé était le chêne, à partir duquel on pouvait obtenir des planches très longues et résistantes.

De véritables artisans de la menuiserie navale

L’étoupage, c’est-à-dire le calfatage des joints entre les planches pour les rendre imperméables à l’eau, se faisait à l’aide de laine goudronnée et de fibres végétales. Les mâts et les vergues ne dépassaient que rarement les dix mètres. Les rameurs à l’intérieur de la coque étaient à la fois marins et soldats. La discipline militaire faisait d’eux des navigateurs intrépides et combattifs. Les coques atteignaient des dimensions énormes, atteignant même trente mètres de longueur, ce qui leur permettait de naviguer sur trois crêtes de vagues et de résister ainsi aux forces de tension et de traction qui agissent sur la coque lors des sollicitations maximales. L’étrave était souvent sculptée par des artistes habiles, prenant la forme d’un dragon ou d’un serpent marin, dans la conviction que cela les protégerait des esprits maléfiques. Lorsqu’ils arrivaient dans un lieu inexploré, par superstition, ces têtes apotropaïques étaient retirées pour ne pas offenser les divinités du lieu.

Les Vikings en Sicile

Leur attitude combative et leur recherche de nouvelles routes commerciales ont conduit les Vikings à conquérir une partie de l’Europe, même s’ils sont passés à l’histoire sous d’autres noms. Les Normands conquérants de la Sicile ou la lignée de Guillaume le Conquérant qui a conquis l’Angleterre en 1066 venaient du nord de l’Europe et étaient des Vikings, des Varègues et des Ousi de Russie étaient d’origine viking. Les navires de guerre vikings étaient appelés par différents noms. Outre les drakkars déjà mentionnés, il y avait les snekkjas et les skjaldmeyjar. Les navires les plus longs atteignaient quarante mètres. La navigation se faisait sans l’aide de cartes marines ou d’instruments de bord. On se fiait à la connaissance des vents et des marées. Les jours de beau temps, au soleil et aux étoiles. Les Vikings connaissaient également l’utilisation de la pierre du soleil, un cristal qui polarisait la lumière solaire et indiquait sa position à l’horizon. Il existait également une sorte d’astrolabe rudimentaire qui permettait de déterminer, grâce à l’ombre projetée, la hauteur du soleil. L’autorité suprême sur le navire était le commandant. Les marins étaient interdits d’utiliser le feu, se contentant de repas froids, de viande séchée et de poissons salés.

Le navire comme tombeau

Le navire, en plus d’être un moyen de transport, représentait également un statut social et un élément rituel dans l’enterrement des rois et des reines, qui étaient enterrés sur des bateaux, comme dans le cas du navire d’Oseberg découvert en 1904, qui contenait de nombreux objets rituels, dont deux têtes de dragon sculptées. La supériorité des Vikings dans les techniques de navigation est indéniable. Pour en témoigner, le langage marin adopté par les peuples francs et saxons a assimilé de nombreuses expressions qui proviennent de la langue scandinave.

L’iconographie du navire viking est également connue grâce à de nombreux sceaux en bronze représentant différentes typologies, ainsi qu’à de nombreuses tapisseries normandes, dont la plus célèbre est la longue tapisserie de Bayeux du XIe siècle.

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